Nov 8, 2007

[Les Pêcheurs de Perles] Synopsis



Article publié à l'occasion de la création des Pêcheurs de Perles, en 1863:


"Un mot d'abord sur le travail des librettistes.
Il serait difficile de donner une juste idée d'un poème dont on est encore à chercher le sens, même après le dénouement.
Essayons pourtant de le faire comprendre en aussi peu de lignes que possible. La scène se passe en Inde. Il paraît que dans ces pays, les pêcheurs de perles forment une corporation soumise à des lois et surtout des superstitions étranges. Pendant les huit jours qu'ils vont à la pêche, une jeune fille voilée prie Brahma pour eux. Est ce pour qu'ils trouvent beaucoup de perles, ou pour les empêcher de se noyer? la tradition ne le dit pas.

Un jour, deux amis inséparables ont vu ensemble une femme de la plus grande beauté. Tous deux ont senti en même temps une flamme subite embraser leur coeur; mais, ne voulant pas devenir rivaux l'un de l'autre, ils se sont juré d'y renoncer. Vaine promesse que la faiblesse du coeur les forcera d'enfreindre. A quelque temps de là, Nadir, -c'est un des deux amis,- retrouve précisément la beauté qu'il avait entrevu avec son compagnon. Pour se faire reconnaître par Nadir, qu'elle aime, elle a laissé tomber son voile, ce qui est contraire aux lois, car elle doit rester voilée pendant tout le temps que durent les travaux des pêcheurs. Ceux-ci ont surpris les deux amoureux; Leila doit mourir pour avoir violé la loi de Brahma. Zurga voyant son ami Nadir également en péril, veut le sauver. Mais ce premier mouvement de l'amitié est bientôt réprimé, quand il aperçoit Leila pour laquelle il a conservé, lui aussi, un ardent amour. En proie à la jalousie, il hâte le supplice de Leïla et du rival qu'elle lui préfère. Ici, fort heureusement, se produit ce fameux bienfait qui n'est jamais perdu, et qui est la providence des victimes d'opéra comique. Leïla avait jadis reçu de Zurga une chaîne, que celui-ci lui avait donnée comme un souvenir reconnaissant de l'asile qu'elle lui avait offert pour le sauver d'un péril imminent. Cette chaîne, elle la laisse tomber aux pieds de Zurga, et celui-ci, en mémoire du service rendu, se décide à sauver les deux amants. A cet effet, il incendie les habitations des pêcheurs; ceux-ci, préoccupés du désastre qui les menace, perdent de vue Leïla et son amant, qui échappent et vont sans doute couler d'heureux jours sur quelque lointain rivage; c'est la grâce qu'on leur souhaite.


Nous avons oublié de dire que ce libretto est tout en vers, ce qui ne contribue pas peu à le rendre obscur, en alourdissant la partition, qui n'aurait pu que gagner à laisser respirer un peu l'auditeur à l'aide du dialogue parlé."

M. Marie Escudier, La France Musicale, 4 octobre 1863



From left, Giuseppe De Luca, Frieda Hempel, Enrico Caruso and Léon Rothier
in Bizet's
Les Pêcheurs de Perles, which opened the Met's 1916-17 season.



My translation:
Piece published for the 1863 world premiere of Les Pêcheurs de Perles :



"First, a word about the work of the librettists.
It would be hard to accurately describe a poem one is still trying to figure out, even after the end.
Let's try anyway to explain it in just a few words. The argument takes place in India. It seems like, in those countries, the pearl fishers are part of a corporation under very strange laws and superstitions. During the 8 day period they go fishing, a veiled young woman is praying Brahma for them. Is it for the fishing to be successful or for their safe return? Tradition doesn't tell.

One day, two inseparable friends saw together a woman of the utmost beauty. Both of them felt, at the same time, a sudden flame ablaze in their hearts; not wanting to turn against each other, they promised to forget about her. Empty promise that will be broken by the weakness of the heart. Some time after Nadir, one of the two friends, finds the beauty he previously saw with his companion again. Contrary to the laws according to which she must remain veiled, she lets it fall to be recognized by Nadir, whom she loves. The fishers have discovered the two lovebirds; Leïla must die for failing Brahma's law. Zurga sees his friend Nadir in trouble as well and tries to help him. But this first movement is soon stopped when he discovers Leïla, whom he secretly loves too. Jealous, he rushes the punishment of Leïla and the rival she prefers. At that time, very fortunately, the "blessing that's never unuseful", which is the providence of opera victims occurs. Leïla had once received a neckchain from Zurga, as a thankful memory for the shelter she offered to save him from an impending danger. She lets fall that neckchain to the feet of Zurga and, in memory of the help, he decides to help the two lovers. To achieve that, he starts a fire in the fishermen's homes who, preoccupied by the danger threatening them, loose sight of Leïla and her lover. They both escape and will, without a doubt, enjoy the rest of their lives on some remote shore; it's what we wish them anyway."


French baritone Maurice Renaud as Zurga



Synopsis from the book The Opera Lover's Companion (Charles Osborne) in English available here (p45-47); synopsis from the book The Standard Opera and Concert Guide (George P. Upton, Felix Borowski) also in English (p33-36).

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