Nov 20, 2006

Compte rendu de la Sonnambula, Part 2

Soirée du 19 novembre 2006

Non Natalie Dessay ne s’est pas prise les pieds dans sa robe, comme le 12 au TCE. Par contre, beaucoup ont trébuché sur l’estrade sur scène ; quelques musiciens, Paul Gay, Franscesco Meli et Evelino Pido, pour terminer.

J’ai déjà mentionné précédemment que Pido tient plus du pitre que d’autre chose, dans sa façon de diriger (j'ai lu certains propos sur un forum où il se faisait traiter de Louis de Funès. Pour le compte, je trouve l'amalgame déplorable).

Par contre, je n’ai pas parlé de la finesse de son interprétation. Quand je lis, ici ou là, que c’est le maître du bel canto, je n’irais pas jusqu’à abonder dans ce sens (je l’ai bien entendu diriger Roberto Devereux de Donizetti l’an dernier, mais comme je ne connaissais pas cet opéra, je me garderais bien de porter un quelconque jugement sur son interprétation) mais enfin, force est de constater qu’il a proposé, avec cette Sonnambula, une superbe interprétation de la musique de Bellini.

L’orchestre de Lyon s’est montré bien meilleur ce soir que le 9, ce qui a plus encore illustré les talents de Pido dans le domaine.

De même, il me faut rendre hommage ici au travail fantastique d’Alan Woodbridge et à la qualité incontestable des chœurs de l’opéra de Lyon. Pour le compte, lorsque certains journalistes prétendent qu’ils sont les meilleurs chœurs français, je n’ai aucun mal à les croire. Riches en nuance et en finesse, incisifs, dramatiques lorsqu’il le faut, ces chœurs sont un régal à entendre (particulièrement dans un répertoire tel que celui de Bellini, qui demande des chœurs bien plus que la majorité des opéras).

Carlo Colombara est décidément une basse au démarrage douloureux. Ce soir encore, sur son premier air (malheureusement un solo), le superbe « vi ravviso… », il a peiné lourdement, enchaînant maladresses et imprécisions. Un autre râlement a ponctué sa performance, non plus sur les vocalises de « non trovo piu » comme il y a dix jours, mais quelques notes auparavant. Quelqu’un devrait lui imposer d’échauffer sa voix avant d’entrer sur scène, il n’est quand même pas bien normal qu’il soit aussi approximatif durant les premières minutes, alors qu’il est raisonnablement bon une fois ce stade passé.


J’ai abordé Francesco Meli d’une manière différente, ce soir. Avec dans la tête le Nadir des Pêcheurs de Perles qu’il interprétera en Avignon les 25 et 27 février prochains (et dont je serai). Si sa diction française est correcte, il devrait livrer un Nadir plus crédible que son Elvino. Néanmoins, je reconnais sans peine que sa performance de ce soir était plus solide que la dernière fois, et qu’il a montré des couleurs vocales plus nuancées et plus diverses. Les problèmes d’aigus qu’il semble avoir eu à Paris ne se sont pas reproduits ce soir.


Quant à Natalie Dessay, je l’ai trouvée en méforme par rapport au 9, avec une voix moins claire, quelques passages plus imprécis mais globalement une interprétation toujours solide d’Amina. Lorsque je lis qu’elle n’arrive pas à la cheville de Callas dans ce rôle, je suis bien d’accord, mais qu’on ne se trompe pas de combat ; personne n’arrive au niveau de Callas, même les meilleures sopranos, ce n’est pas pour rien que la Diva a conquis le monde… Bien sûr Callas est à mon sens la meilleure Amina, mais c’est aussi la meilleure Norma, la meilleure Lucia, la meilleure Tosca… Le stress de l’enregistrement (disque live des représentations lyonnaises à sortir chez Virgin Classics) s’est fait nettement sentir chez les solistes (Paul Gay excepté, dont l’attitude est borderline désinvolte version « qu’est-ce que je me fais chier »), il faut dire que les ratés du 9 n’encourageaient pas… (je plains les ingénieurs du son qui devront composer entre les différentes imperfections des solistes). Il semblerait qu’une bouteille d’eau s’étalant sur scène juste avant le début n’ait guère arrangé la situation…



Résumons: Superbe travail de l'orchestre et des choeurs, interprétation magnifique de Pido, bonne prestation de Natalie Dessay (qui a eu droit, comme au TCE, mais pas à Lyon le 9 alors qu'elle le méritait sans doute plus alors, à une standing ovation finale).

Lectures complémentaires, sur le concert du 12 au TCE: Concertonet, Forum Opera.


2 comments:

Anonymous said...

colombara superbe basse
thrilling performance!!
ECOUTE BIEN, CHER AMI'.
http://www.youtube.com/results?search_query=colombara+carlo&search=Search

Extatic said...

Superbe basse, certes, mais en bien grand désarroi l'an dernier pour cette Sonnambula.