Air de Silvio (déguisé en Pasquin) : J’suis encore plus honnête que je ne suis bête « Je sais monter les escaliers Et je sais aussi les descendre, Je cire très bien les souliers, Ce qu’on ne me donne pas j’sais le prendre. Je fais avec beaucoup de talent, Cuire les pommes de terre sous la cendre, Quant aux bûches j’en fais serment, Nul ne sait mieux que moi les fendre. Mais pour vous rassurer, je dois vous déclarer, J’suis encore plus honnête, oui plus honnête, J’suis encore plus honnête que je ne suis bête. Si j’n’étais pas très endetté, J’aurais un charmant caractère, Mais quand on m’dit va d’ce côté, J’pars tout de suite du côté contraire. Ah nous n’sommes pas encore au bout, De tous les talents dont j’dispose, Car non seulement je sais faire tout, Mais j’sais encore faire bien autre chose. Mais pour vous rassurer, je dois vous déclarer, J’suis encore plus honnête, oui plus honnête, J’suis encore plus honnête que je ne suis bête. » (réponse du père : « Allons tu as des connaissances très variées mais ton dernier argument me décide. Je te prends pour ta bêtise. Euh, je veux dire pour ton honnêteté. »)
Un peu plus loin, la manipulation du père par Silvio est présentée de façon ironique : « Père – Si par hasard, trompant ta vigilance, la capitaine s’approchait de ma fille, s’il lui parle ? Silvio (le capitaine en question, déguisé en Pasquin) – Je saurais tout ce qu’il lui dira comme si je lui disais moi-même. Tant que je serai dans la maison, il ne rodera pas aux alentours. Père – Bravo, ton intelligence se développe. » Air du père : L’omelette « J’ai déjà compté dans ma vie, Plus de plaisirs, plus de bonheurs, Fille tendre et femme jolie, Ont comblé les vœux de mon cœur. Mais il n’est rien que je compare, Quand j’ai bien faim sur le matin, Non il n’est rien que je compare, Non, non, non, à ce tableau presque divin, D’une omelette aussi bien faite, Qui me sourit et qui me dit : Je suis ton déjeuner fidèle (bis) Viens je t’attends (ter) Viens je t’appelle. » On touche là à la quintessence du livret d’opéra, vous ne trouvez pas ? Pour finir, une dernière réplique culte, que je compte bien m’approprier : Père – J’éprouve le besoin de promener ma digestion. Le Docteur Miracle
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