Apr 30, 2007
Orfeo ed Euridice, Muti
Apr 29, 2007
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Cela ne peut que prendre de l'ampleur. Et en bonus, les coulisses filmées du Metropolitan Opera de New York, lors du First Emperor de Tan Dun.
Il Tabarro
Opéra en un acte de Giacomo Puccini
Livret de Giuseppe Adami
D’après La Houppelande (la signification de ce terme de « Il Tabarro »), pièce de Didier Gold (que Puccini vit à Paris au théâtre Marigny en 1912)
Création au Metropolitan Opera de New York dans le cadre de la création d’Il Trittico le 14 décembre 1918
Direction musicale Roberto Moranzoni
Mise en scène Richard Ordynski
Michele : Luigi Montesanto
Luigi : Giulio Crimi
Giorgetta : Claudia Muzio
Photos de la création d’Il Trittico
Création en France à l’Opéra Comique de Paris en 1967 dans le cadre de la création d’Il Trittico
Contexte
Péniche amarrée sur les bords de Seine à Paris
Extrait du livret
« Un angolo della Senna, dove è ancorato il barcone di Michele.
La barca occupa quasi tutto il primo piano della scena ed è congiunta al molo con una passerella. La Senna si va perdendo lontana. Nel fondo, il profilo delle vecchia Parigi e principalmente la mole maestosa di Notre-Dame, staccano sul cielo di un rosso meraviglioso.
Sempre nel fondo, a destra, sono i caseggiati che fianchegianno il lungo-Senna, e in primo piano alti platani lussureggianti. Il barcone ha tutto il carattere delle consuete imbarcazioni da trasporti che navigano la Senna. Il timone campeggia in alto della cabina. E la cabina è tutta Linda e ben dipinta, con le sue finestrette Verdi, il fumaiolo e il tetto piano a mo’ d’altana, sul quale sono alcuni vasi di geranii. Su una corda sono distesi i panni ad asciugare. Sulla porta della cabina, la gabbia dei canarini.
E il tramonto. »
Traduction
« Un coin de Scène, où est amarré le chaland de Michele.
Le bateau occupe presque tout le premier plan de la scène et il est relié au quai par une passerelle. La Seine se perd au loin. Au fond, le panorama du vieux Paris et notamment la masse majestueuse de Notre-Dame se détachant sur le ciel d’une magnifique couleur rouge.
Toujours au fond, à droite, se trouvent les maisons qui bordent la Seine. Le gouvernail se trouve sur le haut de la cabine. La cabine est toute pimpante et bien peinte, avec ses petites fenêtres vertes, sa cheminée et son toit plat comme une terrasse, sur laquelle se trouvent quelques pots de géranium. Sur une corde, du linge à sécher. Sur la porte de la cabine, la cage des canaris.
C’est le crépuscule. »
L’argument
Extrait de Mille et un opéras, Piotr Kaminski
« Giorgetta est amoureuse du beau Luigi, un des ouvriers de la péniche.
Ce soir-là, elle lui donne rendez-vous sur le pont. Elle craquera une allumette quand la voie sera libre.
Mais sur le pont, Michele, perdu dans ses pensées, allume sa pipe avec une allumette.
Luigi croit que c’est le signal et monte à bord.
Fou de jalousie, Michele l’étrangle et le cache sous son manteau.
Giorgetta angoissée, pleine de remords, rejoint son mari, se rapproche de lui. Il l’invite à venir comme autrefois, dans son manteau.
Soulevant le grand pardessus, il lui montre le cadavre, et lui presse le visage contre celui de son amant mort. »
Photos de la production actuelle d’Il Trittico au Met de New York ; live du 20 avril 2007 d’Il Tabarro, live de Suor Angelica (même soirée du Met), live de Gianni Schicchi (même soirée).
Cast
IL TABARRO
Puccini-Adami
Giorgetta...............Maria Guleghina
Luigi...................Salvatore Licitra
Michele.................Frederick Burchinal
Conductor...............James Levine
SUOR ANGELICA
Puccini-Forzano
Angelica................Barbara Frittoli
Princess................Stephanie Blythe
Genovieffa..............Heidi Grant Murphy
Osmina..................Sara Wiedt
Conductor...............James Levine
GIANNI SCHICCHI
Puccini-Forzano
Gianni Schicchi.........Alessandro Corbelli
Lauretta................Olga Mykytenko [Debut]
Rinuccio................Massimo Giordano
Zita....................Stephanie Blythe
Conductor...............James Levine
Versions discographiques
Cantus-lin 1953 (live Hamburg, 21 juin 1953)
Mario Cordone
Orchestre de la NDR
Michele : Ettore Bastianini
Luigi : Salvatore Puma
Giorgetta : Nora De Rosa
DECCA 1962 (coffret Il Trittico sorti en 1990)
Lamberto Gardelli
Orchestre du Mai musical de Florence
Michele : Robert Merrill
Luigi : Mario Del Monaco
Giorgetta : Renata Tebaldi
SONY 1977
Lorin Maazel
Orchestre New Philharmonia de Londres
Michele: Ingvar Wixell
Luigi: Placido Domingo
Giorgetta: Renata Scotto
EMI 1997 (coffret Il Trittico sorti en 1999)
Antonio Pappano
Orchestre symphonique de Londres
Michele : Carlo Guelfi
Luigi : Neil Schicoff
Giorgetta : Maria Gulaghina
Apr 25, 2007
Apr 24, 2007
Dessay as Mélisande
Apr 23, 2007
Djamileh, Georges Bizet
Opéra comique en un acte, 1872
Livret de Louis Gallet, d’après Namouna d’Alfred de Musset.
Opéra de Lyon, dans le cadre du Festival d'Opéras en un acte.
Jusqu'au 2 mai 2007.
1ère partie de soirée de 1h14, complétée, après un entracte d'une demi-heure par Il Tabarro de Puccini.
Direction musicale : Eivind Gullberg Jensen
Mise en scène: Christopher Alden
Décors : Johan Engels
Costumes : Sue Willmington
Lumières: Adam Silverman
Haroun: Jean-Pierre Furlan
Splendiano : Laurent Naouri
Djamileh : Janja Vuletic
Production Opera North de 2004
Extrait vidéo et photos ici, dossier de presse ici et programme là.
Livret seul disponible ici.
Synopsis:
Un sultan volage, qui change d’objet sexuel tous les mois, une esclave amoureuse mais rejetée qui a recourt à la ruse pour arriver à ses fins, un homme de main fidèle et amoureux de l’esclave.
Certes, l’intrigue de Djamileh ne casse pas trois pattes à un canard.
Mais il y a encore chez Bizet, comme dans les Pêcheurs de Perles, cet orientalisme qui l’a tant marqué, et dont le livret et la musique sont totalement imprégnés.
Christopher Alden, le metteur en scène, a choisi de casser cet orientalisme.
De transposer l’action dans notre présent.
De transformer le romantisme façon XIXe siècle en sado-masochisme version fin de XXe siècle, débauché, cruel et vide de sens.
Naturellement, le grand écart avec l’opéra conduit à une mise en scène totalement ratée.
Et, horreur suprême, d’une vulgarité affligeante.
Comment mon grand ami Serge Dorny a pu acheter une telle production et y voyant une belle expression de théâtre contemporain, voilà une chose supplémentaire qui me sidère chez cet homme.
Rien n’est à garder de cette production ;
Les décors sont miteux, les costumes sont laids à tomber (Laurent Naouri en baskets blanches immondes, le chœur en racailles de banlieue, Haroun en jean mal coupé avec un T-shirt difforme et une immonde robe de chambre par dessus, Djamileh en pute), la gestuelle est d’une vulgarité sans précédent (comment Janja Vuletic a pu accepter les poses et postures du metteur en scène, et de se laisser dégrader ainsi, voilà qui me sidère), les lumières sont inexistantes et les déplacements mal gérés.
Tout est si catastrophiquement raté qu’on en oublie la beauté de la musique de Bizet et la belle prestation vocale de Janja Vuletic (un nom à retenir).
C’est fort dommage, d’autant que la direction du Norvégien Jensen est lourde et sans finesse et que le timbre de Furlan, particulièrement agaçant, se double d’une technique vocale au mieux quelconque (moi qui focalise en ce moment sur Juan Diego Florez, le réveil fut douloureux).
« Après Noé en 1869, L’Arlésienne en 1872, Djamileh est la dernière œuvre lyrique avant la célébrissime Carmen en 1875. Il s’agit là d’un authentique chef d’œuvre. Toute la puissance dramatique et musicale qui explosera dans Carmen est déjà là. Un ultime cri du génie de Bizet dont le principal défaut fut d’être en avance de plus d’un demi siècle sur son temps et qui ne survivra pas à l’échec de Carmen. » Pierre JOURDAN, extrait de la présentation de l’œuvre jouée en 2005 à Compiègne.
Extrait de l'article paru dans le Monde du 24 avril [Renaud Machart] :
" On se réjouissait d'entendre Djamileh (1872), une rareté orientaliste de Bizet.
Pourtant, une chanteuse formidable mais souffrante (Janja Vuletic), un ténor vocalement ingrat et hurleur (Jean-Pierre Furlan) et une mise en en scène gadget et érotomane (Christopher Alden) auront déçu nos attentes.
Fallait-il tordre le cou au sens du livret en faisant étrangler l'esclave Djamileh par son sultan à la fin de l'ouvrage, alors qu'il est clairement indiqué par Musset, dans Namouna, dont le livret est adapté, qu'il s'agit d'un "happy ending", la première faisant découvrir au second l'amour dont il est capable ? Alden a préféré finir l'ouvrage sur une scène de meurtre filmée façon snuff movie. "
Apr 22, 2007
Naouri dans Il Tabarro
Laurent Naouri ........ Michele
Hélène Bernardy ........ Giorgetta
Jean-Pierre Furlan ........ Luigi
Eivind Gullberg Jensen
Choeurs et orchestre de l'opéra de Lyon
Je n’ai jamais vraiment aimé Laurent Naouri.
Ni Puccini, for that matter.
Dans le cadre du Festival d’Opéras en 1 acte, qui vient de débuter cette semaine, il y avait hier double dose de Naouri, dans Djamileh de Bizet et Il Tabarro, de Puccini.
Je réserve mes commentaires sur Djamileh pour un prochain billet, je ne veux parler pour l’instant que de Naouri et de Puccini.
A l’entracte, après Djamileh, je me disais que la performance de Naouri était intéressante, mais que je risquais de saturer sur Il Tabarro.
Que nenni.
Sa performance, tant vocale que scénique a été remarquable.
Mais surtout, alors que l’écriture de Puccini demande une interprétation vocale pointue, nuancée et à mon sens très ardue, j’ai trouvé que les reproches que je faisais à Naouri (tendance à surjouer particulièrement) étaient autant de qualités pour aborder Puccini.
Et je me suis régalée.
Alors c’est ça.
Je ne crois pas que Naouri devrait continuer sur un répertoire bel canto ou XIXe siècle (Verdi, Bizet). Puccini, Mascagni, Leoncavallo, voilà où j’aimerais qu’il se concentre.
NB. Pour la saison 2007-2008, Naouri sera Belcore dans L’Elisir d’Amore de Donizetti (Paris, septembre), le baron Gondremark dans La vie parisienne d’Offenbach (Lyon, décembre), Nick Shadow dans The Rake’s Progress de Stravinsky (Paris, mars 2008),
Il Tabarro
Giacomo Puccini
Livret de Giuseppe Adami
Alors que je me propose de rédiger un billet spécifiquement sur l’opéra de Puccini, je ne veux noter ici que mes impressions quant à l’interprétation et la mise en scène de la version présentée en ce moment à l’Opéra de Lyon.
Direction musicale : Eivind Gullberg Jensen
Mise en scène: David Pountney
Décors : Johan Engels
Costumes : Tom Pye
Lumières : Adam Silverman
Michele : Laurent Naouri
Giorgetta : Hélène Bernardy
Luigi : Jean-Pierre Furlan
La mise en scène et les décors, qui ont choisi de dépasser le pittoresque d’un couple de mariniers sur leur péniche à Paris, a résolument placé l’œuvre de Puccini dans une dynamique contemporaine pleine de poésie ; ballet des gros sacs de céréales déchargés sur la scène d’ouverture, séparation de la scène sur la hauteur (superbe métaphore, j’ai trouvé), conception de l’élément central du décor qui donne une atmosphère claustrophobique particulièrement adaptée, jeu sur les ombres, bref, une très belle interprétation scénique, dénuée des clichés mais riche en émotions.
La qualité vocale de Naouri et Bernardy a accentué la tension dramatique entre les personnages, mise en relief par le décor et la mise en scène, et m’a réellement transportée dans cette histoire, au demeurant bien classique d’un trio femme/amant/mari.
Je n’ai par contre pas aimé Jean-Pierre Furlan, qui fait également partie de la production de Djamileh, bien que j’ai trouvé sa prestation un peu meilleure que dans Djamileh. Mais le timbre de sa voix est relativement agressif et ses vibratos masquent mal un souffle incertain.
La direction musicale de Eivind Gullberg Jensen enfin, dont j'ai beaucoup à redire sur Bizet, a par contre été correcte sur Puccini ; quelle joie si rare à l'Opéra que d'entendre un orchestre se lâcher complètement et emplir la salle de musique à un niveau sonore proche de la saturation (chose qui ne risque pas d'arriver à Bastille, une des raisons pour lesquelles j'aime cette salle de l'Opéra de Lyon).
Ce Tabarro est vraiment à recommander au plus haut point.
A suivre, un billet sur Il Tabarro et un autre sur la production (CA-TAS-TRO-PHI-QUE) de Djamileh présentée en 1ère partie de soirée, avant Il Tabarro.
Le livret de Djamileh et de Il Tabarro, édité par l’Opéra de Lyon, est disponible ici.
Extraits YouTube :
- MET 1981 Renata Scotto (Giorgetta) , Vasile Moldoveanu (Michele), duo et scène finale
- Madrid 1979, Placido Domingo (Luigi) dans « Hai ben ragione », avec Angeles Gulin dans le magnigique duo « E ben altro il mio sogno »
- Scala 1983, Pietro Cappuccilli (Michele) dans « Nulla, silenzio »
Rajout extrait de l'article paru dans le Monde du 24 avril [Renaud Machart] :
" Il Tabarro (1918), de Puccini, donné en seconde partie de programme, dans une mise en scène de David Poutney, avait le courage d'affirmer, par une lecture simple et efficace de cette partie du fameux Trittico, quel était le génie dramatique du compositeur.
Comme dans Djamileh, le chef Eivind Gullberg Jensen est meilleur dans l'expression que dans la mise en place (décalages systématiques entre choeur et orchestre).
Et l'on est ravi d'entendre le baryton français Laurent Naouri (Michele) dans l'une des incarnations les plus saisissantes, dramatiquement et vocalement, qu'il ait données à la scène depuis des années. "
Apr 17, 2007
Dessay's latest extravagance
At the opening of Donizetti's La Fille du régiment in Vienna this month, the French soprano took her first solo bow while manipulating a small, stuffed white Easter bunny that someone had tossed onto the stage, according to our witness at the Staatsoper. When Dessay bowed, the bunny bowed, too, and wiggled its arms.
But that was only the beginning of Dessay's antics. She mock-berated an audience member for lobbing a bouquet short of the stage and into the orchestra pit; Dessay pretended to cry and pout until the flowers were tossed onto the stage. Then she commanded the entire house to give her a standing ovation, turning her stage scowl into a huge smile and nodding her head when the stragglers finally stood.
All that happened during the first curtain call. For a subsequent bow, she came out in the arms of co-star Juan Diego Flórez, who spun her around in circles.
In all, thanks to Dessay's clowning (and the quality of the perdormance), the curtain calls lasted nearly an hour; people would not leave even after the fire curtain came down. Dessay's buffa performance finally ended when she and Florez poked their heads out from behind a light fixture in the proscenium and gave the crowd a final wave."
From Playbillarts.com
Youtube extracts from the 2007 Vienna performances:
- "Salut à la France"
- Duet from Act I with JD Florez (Tonio)
- "Il faut partir", Act I finale Part I (surely the most beautiful part of the opera) and Part II
Apr 16, 2007
De retour de la présentation de la saison
Qu'y a-t-il de plus insupportable que les choix musicaux de Serge Dorny (le directeur de l'Opéra de Lyon, pour ceux qui ne suivent pas mes exaspérations)?
Ecouter Serge Dorny parler de ses choix musicaux.
Sans compter qu'une fois lancé, avec son français de merde (comme un néerdandophone, vous me direz), son snobisme à deux balles (pârce que la diction, vous voâyez) et son élitisme dérisoire (à vouloir prononcer tous les noms, avé l'accent), personne ne l'arrête.
Mais bonnes nouvelles.
Au milieu du marasme de la nouvelle saison, et alors que la trilogie Tchaïkovski ne se fera que pour 2008-2009 (seule la Dame de Pique sera au programme en 2007-2008), je vais réussir à prendre un abonnement.
Si si.
L'abonnement concert à 3 spectacles (minable, je le concède).
Les versions de concert de Maria Stuarda, et de la Damnation de Faust de Berlioz (direction Emmanuel Krivine, 27 et 29 juin 2008) ainsi que
...la vraie bonne surprise inattendue...
le récital (Mozart et Salieri principalement, mais ne faisons pas la fine bouche) de Diana Damrau le 25 janvier 2008.
Ah.
Quelle bonne nouvelle alors.