Le ténor le plus lisse que j’ai jamais entendu. Aucune émotion. Aucune faille dans l’art difficile de la respiration. Tout respire la perfection technique. Enfin, tend à respirer la perfection technique. Non, parce qu’elle n’est pas encore là, quand même. La fleur que tu m’avais jeté de Carmen par Alvarez, c’est un slow langoureusement niais et fade. A te, o cara, amor talora d’I Puritani (un opéra trop injustement méconnu), ça respire plutôt le Libera me du requiem de Fauré. Le fameux air de Tosca, E lucevan le stelle, c’est la musique de fin d’un film américain à l’eau de rose à très gros budget. Juste, il y a un effort surhumain d’interprétation d’Alvarez pendant une demi-seconde, dix secondes avant la fin. Le Nessun dorma extrait de Turandot, que je trouve chiant quand il est interprété par des ténors qui rentrent dans le personnage (Corelli pour ne pas le citer), est ici d’un ennui mortel. Une incitation au suicide. L’orchestration est d’ailleurs à se pendre. Comme dans tout le cd, mais particulièrement ici. Parce que bon, les orchestres qui jouent comme pour Hollywood (again), c’est bien gentil. Mais c’est lourd. Un excellent substitut de somnifère. Cet air si sautillant qu’est le M’appari tutt’amor de Martha, a ici des accents d’une gravité à pleurer. Mélangé à une orchestration façon « valses de Strauss », ça donne un résultat… Nul.
A la Pavarotti. Faudrait que je me renseigne. Ca se trouve, c’est le nouveau poulain de Pavarotti. Et pas de chance, il n’est pas aveugle celui-là. Il peut jouer sur une scène d’opéra.
[billet écrit le 29 mars 2005, rapatrié de http://theperiodictable.blogspot.com/2005/03/marcelo-alvarez.html]
No comments:
Post a Comment